00:00 : Introduction
00:51 : Générique
01:06 : Que veut dire méditer ?
04:31 : Qu’est-ce que la méditation de pleine présence ?
06:33 : Les bienfaits de la pleine présence
09:23 : Pourquoi méditer ?
11:59 : Comment s’y mettre ?
12:53 : Informations sur nos activités
13:08 : Générique de fin
Que veut dire méditer ?
Pleine conscience, pleine présence, mindfulness, méditation, contemplation… les termes sont légion mais de quoi s’agit-il exactement ?
Tout d’abord il est important de dire que chacun de ces termes désigne à peu de choses près la même chose, à peu de choses près car en effet il y a des nuances…
Le mot méditation c’est le mot qui est le plus ancien dans nos langues occidentales et il remonte à la philosophie antique à un terme latin méditation. Traditionnellement ce terme désignait la réflexion, car il s’agit davantage d’une réflexion attentive sur un sujet avant de produire un écrit ou un discours. Sous l’influence du christianisme, la définition de ce terme a glissé pour devenir un quasi synonyme de la contemplation qui vient du latin contemplatio. Enfin, au moment de la découverte en Occident, a u 18ème et 19ème siècles, des traditions orientales notamment bouddhistes, on a traduit les termes traditionnels qu’on trouvait en langue pali, sa nskit ou chinois, par méditation. Mais ces traductions restent des approximations car en fait les termes bouddhistes sont davantage ceux de Bavana de Dhyana ou de Sati et il serait trop difficile de les expliquer ici.
Le sutra majeur qui explique les techniques méditatives de la tradition du Bouddha s’appelle le Satipatthana Sutta. Dans ce sutra on retrouve ce mot de Sati. Sati signifie l’attention pleine, l’attention totale, et c’est à partir de cette définition que le maître zen vietnamien du XXe siècle Thich Nhat Hanh a créé le terme anglais mindfulness qui a ensuite été traduit en français un peu maladroitement par pleine conscience. Le mot pleine conscience est en effet connoté car il donne l’impression qu’il faudrait être pleinement conscient de ce qui nous arrive, comme si moi, le sujet, je devais être conscient de tout ce qui m’entoure. Or la pleine conscience ramène à l’idée d’une dualité où il y a un sujet et des objets, un sujet qui s’efforce de se concentrer sur des objets, sur des phénomènes, et qui essaie de ne pas en perdre une miette. Cela engendre en fait une forme de tension entre moi et l’expérience que je fais en fait. Ça ressemblerait davantage à une forme de concentration or ce n’est pas du tout le sujet avec Sati car il s’agit en réalité d’une forme d’attention mais sans pension : il s’agit de vivre ce qui nous traverse, sans se tendre, sans surajouter quoi que ce soit à l’expérience. C’est une expérience au contraire de fusion, une expérience où le sujet et l’objet fusionnent, ce qui est un peu comme une communion.
Il s’agit donc d’être simplement présent à ce que nous vivons au présent, dans l’instant, sans rajouter d’interprétation mentale, sans chercher à changer quoi que ce soit à ce qui se passe. Il s’agit donc d’être pleinement présent d’où ce terme que nous préférons de pleine présence.
Qu’est-ce que la méditation de pleine présence ?
La pleine présence, nous venons de le dire c’est cette expérience d’être simplement présent à ce qui est, à ce que nous vivons dans l’instant, sans rien n’ajouter, retrancher, surimposer, sans juger sans désirer, sans rejeter. Mais notre expérience habituelle, si nous la regardons de plus près, est une expérience où nous sommes toujours ramenés à une forme de commentaire mental de ce que nous vivons. Les moments dans notre vie où nous vivons sans nommer, sans juger, sans surimposer quoi que ce soit, sont en fait extrêmement rares. Nous avons pris au fil du temps cette mauvaise habitude de vivre davantage dans notre bulle mentale, qui est faite de passer, d’avenir, de concepts d’analyses, plutôt que de vivre dans ce présent immédiat. C’est souvent ce décalage constant qui crée en nous un mal-être, car la vie est rarement conforme à nos attentes et désirs.
Alors nous avons besoin d’entraîner notre esprit à revenir à cette simple présence, à lâcher le mental, les pensées, l’agitation intérieure, etc… Nous avons besoin d’apprendre à revenir à cet état même si c’est un état naturel. C’est pourquoi nous prenons le temps de nous asseoir, de nous arrête, pour nous entraîner à faire une pause. Pas une pause en étant perdu dans nos pensées, une pause de pleine présence dans laquelle le penseur s’absent et c’est cet entraînement qu’on appelle simplement la méditation.
La méditation, ce n’est rien d’autre que ce moment d’entraînement, et avec le temps, plus nous nous entraînons et plus nous nous apercevrons que nous sommes capables de vivre, de plus en plus souvent, spontanément, des moments de pleine présence
Les bienfaits de la pleine présence
Les bienfaits de la pleine présence sont multiples, je les résumerai à trois principaux : L’attention l’ouverture et la bienveillance.
L’attention
Tout d’abord la méditation nous aide à développer notre attention à ce qui nous arrive à être plus présent à notre corps, à nos sensations, à nos perceptions, et à nous rendre compte à quel point nous loupons plein de choses quand nous sommes perdus, perchés dans notre sphère mentale. Ce développement de l’attention réduit considérablement notre stress parce que le stress c’est avant tout un facteur du mental, et donc en réduisant l’emprise de notre mental sur notre expérience, nous réduisons notre stress.
L’ouverture
Ensuite la méditation développe notre ouverture d’esprit. Le fait de prendre le temps de méditer nous aide à décanter notre agitation frénétique, à voir nos jugements, nos préconceptions et donc à voir à quel point toute notre imagerie mentale peut-être décalée avec la réalité de notre expérience. En faisant cela, nous entamons une véritable cure de sevrage, qui va nous faire relativiser le contenu de nos pensées, de nos opinions et de nos points de vue. Mes opinions vont rester mes opinions, mais elles n’auront plus la solidité de la vérité absolue. Je vais alors devenir capable de comprendre que l’on puisse penser différemment et voir le monde différemment. Ça dégonfle notre ego, ego qui se croit omniscient en prenant son expérience propre pour la vérité, pour la réalité. On découvre alors une quantité de richesses de points de vues différents, et on développe alors ce que Jean Klein appelait une ‘vision géométrique de la vie‘ qui est une forme d’agrégation des points de vue auxquels je peux m’ouvrir une ouverture globale sur ce qui est.
La bienveillance
Enfin la méditation développe la bienveillance qui découle de cette ouverture. En m’ouvrant à l’autre, en m’ouvrant aux autres, en étant attentif à eux, en développant une empathie naturelle, sans voile, sans jugement, nous apprenons à comprendre de manière sensorielle, directe, l’expérience de l’autre et nous voyons finalement que l’autre n’est pas si différent de nous.
et bien d’autres choses
Alors bien sûr, vous trouverez plein d’autres bienfaits liés au bien-être, à la détente, à la relaxation. C’est probablement vrai, mais personnellement j’ai tendance à les considérer comme des effets secondaires, des effets secondaires désirables certes, mais des effets secondaires. En effet je pense que rechercher ces effets secondaires exclusivement çela nous prive de la richesse de l’expérience méditative.
Pourquoi méditer ?
Être pleinement présent, c’est être présent à ce qui est, comme c’est, au-delà de nos appréciations.
Est-ce qu’on médite parce que ça fait du bien ? ou parce que ça permet de se détendre ou même est-ce qu’on médite pour être heureux ? Est-ce qu’on médite pour se changer ? Ma réponse est que même si cela part d’une bonne intuition, méditer pour être heureux est un obstacle. Pourquoi ? Parce que cela induit en fait une intention, et cette intention est à terme contre-productif. Si nous cherchons à aller mieux grâce à la méditation, nous entrons alors dans une démarche piégeuse, qui va constamment juger des bonnes expériences et des mauvaises expériences, qui va juger les moments agréables et les moments désagréables, qui va juger les périodes où on est heureux et les périodes où on est malheureux etc etc… Ce faisant, on est simplement en train de surdévelopper notre sphère mentale, et, au lieu d’être simplement présent à ce que nous sommes, en train de vivre, nous recherchons un futur souhaitable, un moment où enfin enfin nous irons mieux. Au lieu de suspendre nos jugements nous entrons dans des jugements sans fin de nos expériences. Être pleinement présent, c’est être présent à ce qui est, comme c’est, au-delà de nos appréciations. Car finalement, la compréhension profonde de la méditation de pleine présence, c’est comprendre que ce que l’on pourrait nommer le bonheur est au-delà de ce qui est agréable et de ce qui est désagréable, au delà de tous les jugements que l’on peut porter sur notre vie. C’est ce que l’on appelle l’équanimité, c’est à dire vivre avec la même intensité les moments agréables et désagréables. Finalement se désintéresser du jugement que l’on peut avoir sur les choses et sur les événements, pour revenir à l’intensité de l’expérience nue et crue, telle qu’elle est. Quand vous commencez à abandonner tous les jugements sur votre vie, sur ce qui vous arrive, vous entrez dans la véritable liberté, cette liberté intérieure. Tout devient une expérience intense et tout peut être source de sagesse et de joie.
Donc pour conclure, je ne médite pas pour être heureux pour être détendu, zen, calme, cool, non on va méditer pour se libérer. Pour se libérer intérieurement de tous les faux-semblants mentaux, de toutes les duperies de notre mental, de toutes les illusions, pour vivre l’instant plus intensément.
Comment s’y mettre ?
il existe beaucoup de méthodes de méditation de pleine présence mais j’aimerais vous présenter ici celle que je transmets qui a été développée par Denis Rinpoché et que vous retrouverez dans son grand livre de la pleine présence parure en 2019 chez Albin Michel.
C’est une méthode qui est très riche, en huit étapes, et à l’avantage d’être à la fois très profondes et très souple, ce qui vous permet de découvrir un nombre important de pratiques qui vous aideront à cheminer vers la pleine présent ?
C’est la méthode que je transmets à l’Institut de santé et sagesse intégrale que j’ai créé et que vous pouvez aussi découvrir à l’école de la pleine-présence.
Pour aller plus loin
- Éric Le Gal et l’Institut de Santé et Sagesse Intégrales : https://www.sante-sagesse.fr/
- Jean Klein : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Klein_(non-dualit%C3%A9)
Dernière mise à jour 10 mai 2023 – Mise en ligne : le 10 mai 2023
Eric Savalli – Yoga Azur