🧘🏻 Yoga et plasticité cérébrale

Article initialement publié par www.santelog.com

Aujourd’hui, le yoga est la forme de thérapie complémentaire la plus populaire, pratiquée par plus de 13 millions d’adultes. 58% de ses adeptes invoquent le maintien de la santé et du bien-être comme motivation principale. Cet examen de la littérature résume les connaissances actuelles sur la pratique du yoga et sur ses effets positifs sur le cerveau, tels qu’évalués avec l’IRM, l’IRMf et la tomographie par émission monophotonique (SPECT).


Le yoga favorise la régulation émotionnelle, réduit le stress, l’anxiété et la dépression et améliore le fonctionnement global du cerveau


Résultats de l’étude « Les effets du Yoga sur la plasticité cérébrale » 05/12/2019″

Lien relatifs à cette méta-étude :

05 November 2019 DOI: 10.3233/BPL-190084 Yoga Effects on Brain Health: A Systematic Review of the Current Literature

Les chercheurs ont analysé 11 études examinant les effets du yoga sur la structure, la fonction et le flux sanguin cérébraux. Prises ensemble, ces études confirment un effet positif :

  • sur la structure et / ou la fonction de l’hippocampe, de l’amygdale, du cortex préfrontal, du cortex cingulaire et des réseaux cérébraux, y compris le réseau en mode par défaut (DMN),
  • de réduction du déclin cognitif lié à l’âge par la diminution de l’atrophie des zones cérébrales impliquées.

Les bienfaits du Yoga sur le cerveau

Alors que d’autres études ont démontré l’effet également positif de l’exercice physique d’aérobie sur le cerveau (dont la croissance de nouveaux neurones), cet examen révèle que le yoga induit une grande partie des effets bénéfiques de l’exercice aérobie. « À partir de l’analyse de ces 11 études, nous identifions certaines zones du cerveau qui reviennent constamment, qui ne sont étonnamment pas très différentes de ce que nous voyons avec la recherche sur l’exercice d’aerobie», explique l’auteure principale, Neha Gothe, professeure de kinésithérapie et de santé communautaire à l’Université de l’Illinois.

Neha Gothe, professeure de kinésithérapie et de santé communautaire à l’Université de l’Illinois

Ainsi, le yoga favorise l’augmentation du volume de l’hippocampe tout comme l’exercice aérobie. Alors que l’hippocampe est impliquée dans le traitement de la mémoire et est connue pour s’atrophier avec l’âge, la démence et la maladie d’Alzheimer, cela explique une partie des bénéfices du yoga sur la santé cognitive.

  • L’amygdale, qui contribue à la régulation émotionnelle, a tendance également à se développer chez les adeptes du yoga.

C’est aussi le cas,…

  • du cortex préfrontal – une zone essentielle à la planification, à la prise de décision, au multitâche, à la réflexion et au choix de la bonne option- ;
  • du cortex cingulaire qui fait partie du système limbique et joue un rôle clé dans la régulation émotionnelle, l’apprentissage et la mémoire ;
  • de certains réseaux cérébraux comme le réseau en mode par défaut. Ces zones semblent mieux fonctionner avec la pratique du yoga.
  • Les études révélent également que les changements cérébraux observés chez les personnes pratiquant le yoga sont associés à de meilleures performances aux tests cognitifs ou aux mesures de régulation émotionnelle.

Ces effets sur le cerveau similaires à ceux documentés avec l’exercice aérobie méritent plus de recherche : « Car le yoga n’est pas de nature aérobie, il doit donc y avoir d’autres mécanismes en jeu, menant à ces mêmes changements cérébraux ».

Le yoga favorise la régulation émotionnelle, réduit le stress, l'anxiété et la dépression et améliore le fonctionnement global du cerveau. L'amélioration de la régulation émotionnelle pourrait être la clé des effets positifs du yoga sur le cerveau.
Analyse des différentes zones cérébrales d’activation
chez un pratiquant de yoga et un non-pratiquant de Yoga

Régulation des émotions

L’amélioration de la régulation émotionnelle pourrait être la clé des effets positifs du yoga sur le cerveau. En effet, de nombreuses études établissent un lien entre le stress et le rétrécissement de l’hippocampe et de moins bonnes performances aux tests de mémoire. Or on sait aujourd’hui que le yoga modifie la réponse au stress via le cortisol. Des personnes qui pratiquent le yoga ne serait-ce que 8 semaines présentent déjà une réponse très atténuée au stress avec des niveaux réduits de cortisol mais aussi de meilleures performances aux tests de prise de décision, de changement de tâche et d’attention.

En conclusion, cet effet bénéfique de régulation émotionnelle qui réduit le stress, l’anxiété et la dépression et semble améliorer le fonctionnement global du cerveau.

Encore plus loin dans la recherche…

Des recherches plus approfondies sur les effets du yoga sur le cerveau seraient bienvenues car le yoga pourrait être une thérapie -non médicamenteuse- facile à pratiquer et accessible à tous, pour de nombreuses conditions associées à nos modes de vie modernes. « La science montre déjà que le yoga est bénéfique à la santé cérébrale , mais nous avons besoin d’études d’intervention plus rigoureuses et bien contrôlées pour confirmer voire élargir ces résultats ».

Dernière mise à jour 18 mai 2020 – Mise en ligne : le 2 janvier 2020
Eric Savalli – Yoga Azur

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