De nos jours, la médecine a un peu perdu de vue cette capacité du corps humain à se soigner lui-même pour traiter la maladie ou soigner un organe atteint. On s’appuie avant tout sur les médicaments et la technologie. Le patient est parfois réduit à son symptôme ou à l’organe malade, on oublie qu’il est un tout composé d’un corps mais aussi d’un esprit.
Notre corps possède des forces régénératrices étonnantes qui l’aident à retrouver son équilibre. Lorsqu’il en a besoin, cette fonction est assurée par le cerveau dont la mission première est de nous maintenir en vie.
De plus en plus de médecins s’intéressent cependant à nouveau aux capacités régénératrices de l’organisme et veulent aider les patients à contribuer à leur propre guérison
Le stress
La médecine corps-esprit est issue des recherches sur le stress.
Le stress est l’un des pires ennemis de nos capacités auto-réparatrices. Celles-ci sont beaucoup plus efficaces lorsque nous sommes détendus, optimistes, et dans un état d’esprit positif.
La réduction du stress basée sur la pleine-conscience, une forme de méditation. Objectif : se concentrer pleinement sur l’instant présent et permettre à l’esprit de retrouver son influence sur le corps
Bienfaits de la méditation sur le stress
De nombreuses études ont prouvé que la méditation avait un effet positif sur la santé car elle réduit la tension artérielle et ralentit la respiration, ainsi que le rythme cardiaque. Elle aide ainsi à lutter contre les dépressions le stress et les angoisses.
L’université de Harvard, près de Boston, est le berceau de la médecine corps-esprit. On y étudie la réduction du stress basée sur la pleine-conscience. En Europe cette méthode rencontre un succès croissant.
Sarah Lazare, chercheur en neurosciences, a été l’une des premières à étudier la méditation aux États-Unis au Massachusetts General Hospital. Elle travaille avec la psychologue allemande Britta Holt sur une question centrale : que se passe-t-il dans le cerveau des personnes qui pratique la méditation depuis dix ans ?
On s’intéresse beaucoup aux effets de la méditation sur l’activité et la structure du cerveau.
On s’est aperçu qu’une pratique régulière de la méditation propose des changements dans les connexions à l’intérieur du cerveau et dans la communication intercellulaire, et ses effets s’accumulent avec le temps : plus on médite, plus le cerveau se modifie.
Des chercheurs avaient déjà constaté que les moines bouddhistes qui méditent quotidiennement présentaient un niveau d’activité plus élevé dans certaines zones du cerveau.
Britta Holt, elle, s’est demandé quel effet pouvait avoir une pratique régulière de la méditation sur des personnes stressées et en bonne santé, mais qui n’avaient pas d’expérience préalable de la méditation. Durant huit semaines, seize volontaires ont suivi des cours de méditation et ont fait des exercices quotidiens chez eux. Avant et après cette série de cours, les participants ont rempli des questionnaires sur leur degré de stress. Au bout de huit semaines, ils se disent nettement moins stressés, mais cela se reflète-t-il sur leur cerveau ?
Effet de la méditation mesurée par Imagerie du cerveau
L’imagerie par résonance magnétique, ou IRM, révèle des résultats étonnants. Les chercheuses ont montré qu’en huit semaines, la pratique de la méditation avait modifié la structure de certaines zones du cerveau chez les volontaires.
On a fait des examens avant et après la formation à la méditation, et on s’est rendu compte que l’épaisseur de la matière grise avait augmenté dans certaines régions du cerveau, comme l’hippocampe parce que l’hippocampe est sensible au stress et que les neurones de l’hippocampe peuvent mourir quand le niveau de stress et le taux de cortisol sont trop élevés.
Documentaire Arte – ZDF 2010 reproduit ici à des fins éducatives.
Dernière mise à jour 22 décembre 2022 – Mise en ligne : le 22 décembre 2022
Eric Savalli – Yoga Azur