De quelle manière le Yoga est-il une discipline qui peut s’avérer être un soutien aux personnes à haut potentiel intellectuel ? Voici un extrait tiré du livre « Différence & souffrance de l’adulte surdoué » de Cécile Bost (page 204 – Édition Vuibert pratique – édition augmentée 2013 ISBN 978-2-311-01109-8)…
La promesse première du yoga, les sutras millénaires (livres canons du yoga) l’annoncent d’emblée : c est l’arrêt de l’agitation du mental. Le yoga a inspiré de nombreuses variantes occidentales, pas forcément respectueuses ni de la tradition indienne (son origine), ni de la personne dans toutes ses spécificités (surtout s’il s’agit d’un surdoué*).
* Pour lés connaisseurs, il apparaît que c’est l’enseignement du maître indien Krichnamacharya, et notamment de son fils Desikachar, qui est particulièrement Adapté à la problématique des profils HP.
Cohérence cardiaque, sophrologie, méditation, précédemment présentées s’inspirent des enseignements du yoga.
Sur un tapis, (guidé ou non par un professeur suivant son degré de maîtrise), le pratiquant effectue une succession de postures obéissant à une construction précise, tout en respectant des positionnements définis et des mouvements du corps codifiés. Contrôle de sa respiration, de la qualité de son souffle, du nombre de répétitions des mouvements et de l’orientation de sa pensée sont les éléments clés d’une séquence réussie. L’association de plusieurs points d’attention oblige ainsi, avec douceur et fermeté, l’esprit à ne pas (plus) se disperser. Le corps, souvent naturellement oublié au profit de la tête (le mental) par un profil HPI, redevient alors un puissant outil de travail et, mobilisé dans les conditions évoquées précédemment, permet de s’ancrer dans le présent et de jouir d’un moment de plénitude où l’on s’arrête enfin de faire pour être.
Les pratiquants que j’ai rencontrés témoignent combien la pratique du yoga peut contribuer à réduire les effets de l’hyperexcitabilité des sens, à mieux identifier ses limites, à se détacher du regard des autres et de valeurs arbitraires, à observer et à accepter les/ses différences, à trouver du sens, à s’écouter et à prendre soin de soi, à se poser enfin…
Autant de messages auxquels seront certainement sensibles les surdoués à la recherche d’une activité qui ne les bouscule pas, mais qui, plutôt, les soutient, les stabilise et les renforcent…, contribuant ainsi à modifier en profondeur des modes de fonctionnement trop automatiques dont ils sentent bien combien ils peuvent être délétères.
Je ne pratique pas le yoga, mais ce que je rapporte de mes entretiens sur le yoga me renvoie à ma pratique des arts martiaux (karaté, tai-chi), dans lesquels le geste (puissance et mouvement), le souffle, la répétition des mouvements – en un mot la maîtrise du couple corps-esprit – est également importante. Toutefois, le rythme en tai-chi est indéniablement plus intense que celui du yoga, car le cœur travaille en puissance. Certains hyperactifs (dont je suis) se retrouvent peut-être plus facilement dans un art martial que dans le yoga. Mais si la pratique d’une activité sportive peut apporter un apaisement temporaire grâce à une dépense énergétique et musculaire temporairement accrue, dans la réalité, elle ne permet pas de se régénérer complètement et en profondeur. Il peut alors s’avérer intéressant d’associer un art martial au yoga, la pratique du yoga n’excluant pas la pratique d une autre discipline sportive.
Quelle que soit la pratique choisie, son apprentissage se fera progressivement et en toute bienveillance: cela me semble essentiel pour les perfectionnistes hypersensibles que nous sommes, doublés de vrais maladroits pour certains.
photos :
- Ekaterina Bolovtsova @bolovtsova
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Dernière mise à jour 7 mai 2022 – Mise en ligne : le 7 mai 2022
Eric Savalli – Yoga Azur